web analytics

AlphaTalents Africa soutient la production domestique de médicaments antipaludique

La société d’investissement impact AlphaTalents Africa (ATA), accroît son soutien à Pharmakina, qui est l’un des principaux vecteurs de la lutte contre le paludisme en RDC, une maladie mortelle touchant des dizaines de millions de citoyens congolais chaque année.

Pharmakina, dont le siège se trouve à Bukavu, la capitale de la province du Sud-Kivu, est la seule usine de fabrication de médicaments antipaludiques à base de quinine en Afrique et fournit plus de 10 millions de traitements antipaludiques par an au marché domestique. Par ailleurs, Pharmakina fabrique également des sels de quinine premium pour l’industrie mondiale des boissons, qui sont principalement utilisés comme ingrédient dans la production de sodas.

« Notre vision chez AlphaTalents Africa est de faire de Pharmakina le principal fabricant de médicaments en Afrique pour lutter contre le fléau pressant du paludisme, ainsi que d’ingrédients alimentaires et de santé éthiques apportant de précieuses devises au continent », souligne Roland Decorvet, fondateur et Managing Partner de l’ATA.

La première décision d’ATA en tant qu’actionnaire majoritaire de Pharmakina a été de nommer un nouveau PDG, Gurpreet Singh Kang, dont la mission est de dynamiser le développement de la société et d’exécuter son programme d’impact ambitieux. M. Kang occupait auparavant le poste de directeur financier au sein d’un groupe d’investissement nigérian opérant des secteurs tels que l’alimentation, l’agro-industrie et les biens de consommation. En février 2023, il est passé de Lagos à Bukavu et a succédé au PDG sortant, Étienne Erny, à la tête de Pharmakina le 1er juillet, suite à un intérim prolongé. Après avoir passé plus de trois décennies et demie chez Pharmakina, M. Erny a été nommé membre non exécutif du conseil d’administration de la société et, en tant que tel, continuera à contribuer activement au succès de Pharmakina.

L’investissement d’AlphaTalents Africa dans Pharmakina : un atout pour l’Afrique

Pharmakina a été créée sous le nom de « Congokina » en 1942, rachetée par Boehringer Mannheim, une société pharmaceutique allemande, en 1961 et restructurée en 1999 à la suite d’un rachat par les cadres de l’entreprise.

« Plus de 80 % de la population mondiale des quinquina se trouve en RDC, et Pharmakina contribue significativement au développement de l’économie de la RDC en se procurant et en transformant localement l’écorce de quinquina afin de produire un médicament indispensable pour le pays. Ce faisant, Pharmakina contribue non seulement à la lutte contre le paludisme, mais soutient également l’économie de la RDC », souligne M. Kang.

Pharmakina, en revanche, ne traite que 20 % de l’écorce récoltée chaque année en RDC, tandis que 80 % sont exportés comme matière première vers l’Asie, où les écorces sont transformées et revendues comme médicaments sur le continent africain, ce qui alourdit les coûts et les rend peu abordables pour les populations africaines les plus vulnérables. Parallèlement, la quinine est de plus en plus concurrencée par les thérapies combinées synthétiques à base d’artémisinine (ACT), que l’OMS considère comme le traitement antipaludéen de référence. La production mondiale d’ACT est toutefois concentrée en Asie, ce qui augmente les risques d’approvisionnement pour l’Afrique et rend les médicaments hors de portée des ménages locaux, tant en termes de disponibilité que d’accessibilité financière.

« Bien que l’Afrique importe massivement des médicaments en provenance de l’Asie, il existe toujours un décalage énorme entre l’offre et la demande de médicaments contre le paludisme dans la région. En RDC, même la combinaison des ACT et des médicaments à base de quinine ne suffit pas à répondre à la demande de médicaments contre le paludisme. Nous travaillons d’arrache-pied pour augmenter la capacité de production de Pharmakina et nous collaborons avec nos distributeurs locaux pour que le produit soit disponible même dans les zones les moins accessibles de la RDC. En outre, notre équipe de recherche et développement s’efforce de mettre au point de nouveaux produits plus efficaces en utilisant un modèle de bi-thérapie dans lequel nous pouvons combiner dans un seul comprimé la quinine avec d’autres médicaments tels que les antibiotiques et l’artémisinine», explique M. Kang.

Les enjeux du paludisme pour l’Afrique et le rôle de Pharmakina dans la lutte contre ce fléau

L’Afrique reste le continent le plus affecté par le fléau que représente le paludisme dans le monde. Selon le dernier rapport mondial sur le paludisme, l’Afrique abritait environ 95 % des 247 millions de cas de paludisme et 96 % des 619 000 décès en 2021, les enfants de moins de 5 ans représentant environ 80 % des décès dus au paludisme.

En outre, la concentration régionale au sein de l’Afrique est élevée, quatre pays étant affectés par plus de la moitié des décès dans le monde : Le Nigeria (31,3 %), la RDC (12,6 %), la Tanzanie (4,1 %) et le Niger (3,9 %). Comme le précise M. Kang, de nombreux autres pays africains comme le Kenya, le Burundi, l’Ouganda, la Tanzanie, le Congo Brazzaville et la Zambie, où la prévalence du paludisme est élevé, achètent des sels de quinine à Pharmakina et fabriquent localement des produits d’appoint qui sont distribués pour répondre à leurs besoins nationaux en médicaments contre le paludisme.

Par ailleurs, M. Kang explique sa décision de rejoindre Pharmakina par le fait qu’il a lui-même contracté le paludisme au Nigeria, ce qui lui a permis de réaliser à quel point cette maladie peut être mortelle et débilitante.

« Je suis resté 12 jours à l’hôpital et j’ai reçu de nombreux médicaments, y compris de l’artémisinine. Ma situation ne s’étant pas améliorée, les médecins m’ont finalement donné de la quinine, ce qui m’a sauvé la vie. J’ai donc été très motivé pour rejoindre Pharmakina, sachant que ses produits ont un énorme potentiel pour sauver des millions de vies », commente-t-il humblement.

Transformation locale à valeur ajoutée – créer des emplois, transformer des vies

Pharmakina, le premier employeur privé du Sud-Kivu, contribue de manière importante au progrès social et économique de la province. La société se procure de la matière première auprès de milliers de cultivateurs de quinquina dans le Sud et le Nord-Kivu et s’est engagée dans le développement d’un programme de soutien pour aider les cultivateurs de quinquina à améliorer leurs pratiques agricoles et, finalement, le rendement de leurs plantations et la qualité de l’écorce achetée par Pharmakina.

« Pharmakina emploie directement plus de 400 personnes, tandis que plus de 1 000 ménages dépendent indirectement de nos activités. Pharmakina possède 18 plantations de quinquina dans les régions du Sud et du Nord-Kivu en RDC et soutient indirectement des milliers de petits agriculteurs en s’approvisionnant auprès d’eux. Nous prévoyons également à terme de mettre en place une nouvelle unité de fabrication au Nord-Kivu, ce qui augmentera les possibilités d’emploi dans la région », note M. Kang.

Bastien Maucet, partenaire d’ATA, explique que l’un des objectifs stratégiques de Pharmakina est d’obtenir une certification mondiale de qualité pour les produits pharmaceutiques fabriqués par l’usine de Bukavu. Il fait remarquer que seule une poignée de sites de production en Afrique possèdent la certification avancée à laquelle Pharmakina aspire, ce qui augmenterait considérablement la demande du marché pour les médicaments fabriqués localement.

Comment ATA va renforcer l’impact de Pharmakina dans le domaine de l’agro-alimentaire et des soins de santé

L’ATA a mis en place des plans ambitieux pour développer l’emploi en augmentant les capacités et en faisant la promotion pour les produits transformés localement.

A cette fin, M. Kang a rencontré diverses autorités en RDC, dont, entre autres, le gouverneur de la province du Sud-Kivu, le ministre de l’industrie et le ministre de l’économie nationale.

« L’objectif est de convaincre les autorités de la nécessité de soutenir la production locale. La RDC possède cet atout unique offert par la nature sous la forme du quinquina, et Pharmakina dispose de toutes les capacités nécessaires pour transformer cette matière première dans le pays.Pourquoi d’autres pays devraient-ils importer et transformer cette matière première hors d’Afrique et nous renvoyer les produits finis alors que nous avons les moyens de le faire nous-mêmes et de créer ainsi un impact considérable sur le terrain ? Toutes les autorités que nous avons rencontrées jusqu’à présent nous ont apporté leur soutien et nous ont assuré de leur collaboration », note M. Kang.

Verified by MonsterInsights