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Appel historique à une réforme de la finance mondiale

Quatre-vingts ans après la création du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, une coalition d’acteurs et d’actrices, de personnalités politiques, d’artistes et d’économistes de premier plan ont signé une lettre adressée aux dirigeants des principales économies mondiales, les exhortant à réformer le système financier international en vue de résoudre les crises liées à la dette et au climat et d’atteindre les Objectifs de développement durable.

La lettre est publiée en amont des réunions de printemps de la Banque mondiale et du FMI et fait écho aux appels à une réforme de la finance publique internationale lancés par la Première ministre de la Barbade Mia Mottley, le Président kényan William Ruto, et le Président français Emmanuel Macron.

Elle exhorte les pays riches à tripler leurs investissements auprès de banques multilatérales de développement, à mettre fin au poids écrasant de la dette et à responsabiliser les pollueurs pour les dommages environnementaux qu’ils causent.

Parmi les signataires figurent l’économiste Mariana Mazzucato, l’homme d’affaires Dr Mo Ibrahim, l’actrice Dia Mirza, les anciennes personnalités politiques Rory Stewart, Joyce Banda, Heidemarie Wieczorek-Zeul et Helle Thorning-Schmidt, ainsi que les cinéastes Richard Curtis, Juliano Ribeiro Salgado et KondZilla.

« Les institutions de la finance mondiale ont perdu de leur vigueur » peut-on lire dans la lettre. « Le monde est secoué par les conflits, l’insécurité alimentaire, la perte de biodiversité et une inflation galopante. Tous ces problèmes sont aggravés par les effets dévastateurs du changement climatique. Les Objectifs de développement durable sont menacés. Trop de gens sont confrontés à la pénurie, à l’austérité et au désespoir. »

Dr Joyce Banda, ancienne Présidente de la République du Malawi observe :

« En tant que dirigeants africains, nous devons investir dans la résilience, l’éducation, la santé et la nutrition, mais nous sommes freinés par une dette insoutenable. Le changement climatique a causé des souffrances inimaginables à nos peuples, détruit des infrastructures et des terres arables et entraîné une situation de famine permanente. Nous n’avons d’autre choix que d’emprunter davantage, nous inscrivant ainsi davantage au cœur du cercle vicieux. Ceci doit cesser. Il est temps de rénover les finances publiques mondiales et d’ouvrir la voie à un avenir plus juste et plus stable pour tous. »

David Miliband, Président-directeur général de l’International Rescue Committee ajoute :

« Climat, conflits et pauvreté sont étroitement liés. Les États les plus fragiles et les plus touchés par les conflits sont souvent les plus vulnérables au climat. » Pour mettre fin à l’extrême pauvreté et favoriser le développement durable, les dirigeants du G20 doivent soutenir la réforme de l’architecture financière, fournir davantage de prêts concessionnels par le biais de l’Association internationale de développement, filiale de la Banque mondiale et collaborer avec la société civile pour veiller à ce que l’argent parvienne là où il est le plus nécessaire. »

La lettre, également signée par les ONG Save The Children, ONE Campaign, Oxfam, Project Everyone et Christian Aid, exhorte les dirigeants des principales économies du monde à entreprendre cette réforme :

« Le changement est déjà en marche. Les architectes de la Banque mondiale et du FMI ont mérité leur place dans l’histoire. C’est l’occasion pour eux de tenir leur promesse : transformer ces instruments de paix et de prospérité pour les mettre véritablement au service de l’intérêt commun. »

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