L’expertise de SOS Children’s Villages International (SOSCVI) sollicitée pour assurer la formation et le développement continu des « caregivers » et du personnel des Residential Care Institutions (RCIs), gérées par des ONG.
Cérémonie
Menon Munion
Un Memorandum of Understanding (MoU) a été signé en ce sens, le jeudi 12 septembre, entre la National Social Inclusion Foundation (NSIF), représentée par le président du Conseil d’administration, Menon Munien et le SOSCVI par Catherine Karugu de la branche Kenyane, responsable de la région Afrique orientale et australe. La cérémonie s’est déroulée en présence des représentants des ONG opérant les RCIs.
L’accord porte, en effet, sur la formation et le développement continu des « caregivers » mais aussi du personnel des RCI par des experts en « childcare » du SOSCVI. L’objectif étant, entre autres, d’aider les « caregivers » à développer des compétences, à travers une approche centrée sur la pratique, qui leur permettront d’offrir un meilleur encadrement aux enfants en détresse.
« L’approche de formation et de « capacity-building » que nous avons mise en place au niveau de SOS Children’s Villages International a été élaborée en collaboration avec des chercheurs d’universités et des experts en « alternative care » et elle a déjà fait ses preuves. Au-delà de la théorie, elle accorde une importance capitale à l’aspect pratique car les « caregivers » passent énormément de temps avec les enfants. Nous les aidons aussi à prendre conscience de la nécessité de se remettre continuellement en question pour pouvoir offrir un encadrement de qualité aux enfants des RCIs », a expliqué Bedilu Shegen, Deputy Regional Director et Director of Programs de SOSCVI, qui intervenait en ligne.
Ce dernier a félicité le gouvernement mauricien pour son engagement à offrir un environnement propice au bon développement des enfants en détresse. Il faut savoir que la collaboration entre les autorités locales et le SOSCVI remonte à 1989 et avait vu la création du premier SOS Children’s Village à Maurice pour accueillir les enfants en détresse.
Menon Munien, président du Conseil d’administration de la NSIF, a remercié, pour sa part, le SOSCVI pour avoir accepté de mettre son expertise au service des RCIs à Maurice. Il a aussi rappelé les trois piliers de la stratégie élaborée par la NSIF pour les RCIs, à savoir l’amélioration des infrastructures et des facilités, la révision des conditions de travail et de salaires des « caregivers », et la formation et le « capacity-building ». Cela, dans le but d’offrir un meilleur environnement et encadrement aux enfants pris en charge par les RCIs.
« Des travaux pour améliorer les infrastructures dans les RCIs ont déjà démarré et dans certains cas, nous envisageons même de construire de nouvelles infrastructures pour accueillir les enfants. Notre deuxième axe d’intervention concerne le recrutement des « caregivers » et, à ce titre, nous avons retenu les services d’un consultant en ressources humaines pour revoir les conditions et les salaires dans ce secteur. Je profite de l’occasion pour faire un appel aux ONG pour qu’elles collaborent pleinement avec le consultant afin que nous puissions avancer rapidement sur ce dossier. Le troisième pilier de notre stratégie concerne la formation et le « capacity-building ». Il y a déjà un travail qui est fait, à ce niveau, par Business Mauritius et la Mauritius Institute of Education. Grâce au MoU signé avec le SOSCVI nous pourrons également compter sur l’expertise de cette organisation dont l’approche a fait ses preuves au niveau mondiale », a souligné Menon Munien.
Ce dernier a aussi tenu à faire ressortir que depuis que la NSIF a eu la responsabilité d’assurer, entre autres, le financement des RCIs en 2018, la formule d’aide a été revue. « L’aide accordée sous la formule initiale, qui était de Rs 400 par enfant par jour et payable sur une base mensuelle, n’était pas suffisante pour couvrir toutes les dépenses des RCIs. Par conséquent, les ONGs étaient obligées d’aller chercher d’autres sources de financement notamment à travers des levées de fonds et des donations. Nous avons donc revu la formule en 2020 et depuis, les ONG bénéficient d’un soutien financier plus conséquent et sur une base annuelle. Aujourd’hui, la NSIF accompagne financièrement 10 ONG gérant les RCIs et touche quelque 500 enfants en détresse. Le budget annuel destiné à ces ONG avoisine les Rs 109 millions », a-t-il précisé.
A noter que la collaboration entre la NSIF et le SOSCVI comprend : l’élaboration et l’implémentation des programmes de formation adaptés aux besoins des « caregivers » des RCIs, l’élaboration et l’implémentation des activités d’apprentissages et de développement pour les managers et superviseurs des RCIs, le partage des meilleures pratiques, de connaissances et des ressources pédagogiques ainsi que la mise en place de mécanismes de travail, de suivi et d’évaluation des programmes. La durée de la collaboration, selon le MoU, est d’une année, avec possibilité de renouvellement.