
Mayotte, département français de l’océan Indien, traverse une période de crise sans précédent, exacerbée par les aléas climatiques et les phénomènes cycloniques de plus en plus violents.
Il est devenu urgent de remettre en question les causes profondes de cette vulnérabilité. Si le réchauffement global a des effets indéniables, le véritable enjeu pour Mayotte réside dans l’état de son habitat, de ses infrastructures et de son urbanisation.
Si la fréquence des catastrophes naturelles est une réalité, la question de l’habitat à Mayotte est bien plus complexe. Des constructions précaires, fragiles et mal adaptées sont devenues la norme, fragilisant chaque jour davantage une population exposée. Ces constructions, souvent réalisées à la hâte, sans respect des normes ou de la réglementation, sont la conséquence directe d’un laisser-faire historique. Depuis trop longtemps, Mayotte accueille une population croissante dans des conditions de plus en plus difficiles, sans que des politiques d’aménagement du territoire solides et durables aient été mises en place. Peu importe le statut juridique des habitants vis-à-vis de la réglementation française, l’urgence aujourd’hui est de bâtir un Mayotte résilient, capable de résister aux cyclones et de garantir à ses habitants des conditions de vie décentes.
Il est donc impératif que l’État prenne des mesures ambitieuses et concrètes pour doter Mayotte d’un véritable « Plan Marshall » de construction. Ce plan ne se limiterait pas à une simple reconstruction après chaque catastrophe, mais viserait à repenser en profondeur l’ensemble des infrastructures de l’île : des logements sûrs, des réseaux d’eau potable et d’électricité stables, des établissements hospitaliers modernes et des infrastructures de transport adaptées aux réalités locales. L’objectif doit être de rendre l’île capable d’héberger ses habitants dignement et sans risques face aux aléas climatiques. Une journée de deuil national, aussi respectueuse soit-elle, ne changera rien à ces enjeux structurels.