
Le rapport accablant du Comité d’enquête a révélé l’inquiétante détresse des familles des patients dialysés ayant contracté la COVID-19. L’hôpital de New Souillac avait formellement assuré, le 26 mars 2021, à chaque patient et à ses proches, la mise à disposition d’un véhicule de quinze places pour leur transfert vers l’hôtel Tamassa.
Transformé en centre de quarantaine, cet hôtel a contraint ses occupants à une attente interminable. Prise en charge tardive, en fin d’après-midi seulement, après une journée d’angoisse, selon le rapport. Ce délai inacceptable a généré de vives protestations, les patients exprimant un stress intense face à cet isolement brutal, loin de leurs familles et de leurs repères.
Le rapport souligne gravement les lacunes critiques des conditions de transport. Le véhicule, surchargé, présentait une absence totale de mesures sanitaires élémentaires : l’aération était insuffisante, les règles de distanciation physique ignorées, malgré le port du masque par les patients. Or, certains de ces patients étant déjà positifs au COVID-19, le risque de contamination et de propagation du virus était extrêmement élevé, comme le précise avec force le rapport du FFC.
40 des 89 des malades étaient contaminés à la COVID-19
L’absence de tests PCR préalables au transfert des patients a considérablement entravé la gestion de la crise sanitaire. Cette lacune a rendu impossible la distinction fiable entre patients positifs et négatifs, faute de protocole clair, comme le souligne le FFC. Or, la promiscuité systématique entre tous les patients a favorisé une contamination exponentielle. Le rapport précise que de nombreux patients ont été testés positifs dès le lendemain, avec un pic le 2 avril 2021. Sur les 89 patients dialysés, 40 ont été diagnostiqués positifs à la COVID-19, illustrant de manière dramatique les conséquences de cette négligence.
Des recommandations pour améliorer la prise en charge des malades
Le rapport du FFC expose des recommandations impératives pour garantir la sécurité et l’optimisation irréprochable de la gestion des unités de dialyse, face aux défis majeurs posés par les crises sanitaires. Ces recommandations, fruit d’une analyse rigoureuse et incontournable, s’imposent pour préserver la qualité des soins et la sécurité des patients, une priorité absolue.
La déclaration des unités de dialyse comme « zones restreintes » permanentes est une mesure indispensable. Cela implique une limitation drastique et strictement contrôlée du personnel et des visiteurs présentant des symptômes, afin de minimiser drastiquement les risques de contamination. Le port systématique et permanent de masques de protection par l’ensemble du personnel et des patients est impératif.
De même, la vaccination complète du personnel des unités de dialyse est une exigence catégorique. Le réaménagement des fonctions des personnels non vaccinés est inévitable. La vaccination de tous les membres du personnel et des patients est non négociable, souligne le rapport avec insistance.
Le FFC dénonce l’inadéquation criante des équipements dans certains centres de traitement. L’absence d’accès à un scanner à l’hôpital ENT de Vacoas, ayant entraîné l’impossibilité de dialyse pour des patients gravement malades, et le décès d’un patient dans une ambulance en retour de l’hôpital New Souillac, constituent des exemples inacceptables et soulignent l’urgence d’une action corrective immédiate.
L’amélioration cruciale de la communication entre les autorités et les familles des patients est également mise en avant. Face aux nombreuses plaintes relatives au manque d’information, la commission préconise la nomination d’un responsable de la communication dédié, assurant une liaison efficace et transparente.
Enfin, le rapport met l’accent sur la nécessité d’une prise en charge individualisée et humanisée des patients souffrant de comorbidités sévères. L’isolement en quarantaine doit être absolument évité. Ces patients doivent bénéficier d’un accompagnement personnalisé par un proche, dans le strict respect des protocoles sanitaires.
Il est impératif de veiller au respect rigoureux des normes sanitaires dans le transport des patients. La mise en place d’un système de traçabilité performant est indispensable pour assurer un suivi optimal et prévenir toute propagation.
Enquête du Medical Negligence Standing Committee (MNSC)
Le rapport du Medical Negligence Standing Committee (MNSC), déposé vendredi après-midi au Parlement, dresse un constat accablant : l’absence de communication des autorités, à l’origine d’une profonde inquiétude et d’une légitime colère chez les proches des patients, a forcé ces derniers à recourir aux réseaux sociaux et aux médias privés pour se faire entendre. Cette défaillance est inacceptable.
Le rapport souligne avec la plus grande fermeté l’absence totale de documentation essentielle, notamment les fiches de dialyse et de surveillance. L’absence de tout document attestant de la surveillance vitale des onze patients étudiés rend l’enquête du comité extrêmement difficile, voire impossible, et met gravement en cause la qualité des soins prodigués. Cette lacune est intolérable.
Enfin, le rapport dénonce le manque criant de personnel au centre de quarantaine de Tamassa, un manque qui compromet sérieusement la sécurité et le bien-être des patients. Ces carences graves, tant sur le plan de la communication que sur celui des ressources humaines et de la tenue des dossiers médicaux, constituent une faute professionnelle majeure et appellent des mesures correctives immédiates et drastiques.
« In the early days, the place was manned by very few staff. It is further noted that several of the Nursing Officers posted at the Tamassa Quarantine Centre were also contaminated and they needed isolation. This led to further shortage which impacted negatively on the standard of medical/nursing care. In fact, there was a serious lack of staff to look after all the persons including the dialysis patients in quarantine (…) It does not appear that those responsible at the level of the Public Health administration at Tamassa Quarantine Centre were unprepared by the sudden turn of events which resulted in their inability to fully attend to the needs of those sick patients .»