
Le Responsable Communication et Responsable Acquisition des Talents chez Transinvest Construction Ltd, incarne une vision audacieuse et profondément humaine des ressources humaines dans le secteur du BTP.
Au sein de cette entreprise mauricienne reconnue pour son engagement envers l’excellence locale, elle oeuvre au quotidien pour construire une culture d’entreprise inclusive et valorisante. Découvrez son portrait.
Quel est le plus grand défi RH dans le secteur de la construction dont on parle rarement, et comment l’avez-vous relevé chez Transinvest ?
Le plus grand défi est sans doute le manque de reconnaissance humaine et sociale des métiers manuels. On parle souvent de pénurie de main-d’oeuvre, mais rarement de la fierté et de la valeur intrinsèque de ces métiers
Chez Transinvest, nous avons décidé d’y répondre par une communication de terrain, sincère et incarnée. Nous mettons en lumière les visages, les parcours et les gestes de ceux qui construisent notre île, à travers des vidéos, des capsules comme Une journée sur le chantier, et des événements internes. Cela nous permet de nous reconnecter à l’humain, au concret, et au local, dans le respect de nos valeurs : transparence, excellence, et rentabilité.
Cette démarche est également profondément alignée avec notre appartenance au label Made in Moris, qui incarne notre foi dans le talent mauricien.
Pouvez-vous partager un moment où une politique RH a directement évité un incident sur le lieu de travail ? En quoi cela a-t-il changé votre approche ?
Un exemple marquant illustre combien l’écoute des collaborateurs est essentielle à un environnement de travail sain et sécurisé. Lorsqu’un membre de l’équipe a exprimé une préoccupation liée à ses conditions de travail, notre politique RH, qui valorise la parole libre et place la sécurité au coeur de nos priorités, nous a permis de réagir rapidement et efficacement.
Cet épisode a renforcé une conviction fondamentale : un climat de confiance est indispensable à la sécurité, et cette confiance se construit grâce à la transparence. Depuis, nous avons renforcé nos dispositifs en misant sur des formations internes, des campagnes de sensibilisation, et des animations quotidiennes sur les chantiers. C’est ainsi que nos valeurs prennent vie concrètement, au service du collectif.
Transinvest accorde une grande importance au recrutement local. Quels impacts mesurables avez-vous constatés tant pour les communautés que pour les projets ?
Chaque projet chez Transinvest débute avec une volonté claire de recruter localement. Lorsqu’un chantier s’installe dans une région, nous privilégions les profils issus des alentours.
Ce n’est pas une simple mesure de proximité, c’est une décision stratégique. Elle permet de réduire significativement le turnover, de faire monter les compétences plus rapidement, et d’encourager l’appropriation des projets par les communautés locales. Cela renforce notre ancrage territorial et nourrit notre fierté d’être un acteur mauricien pour les Mauriciens, fidèle à notre engagement Made in Moris.
Vous recrutez activement des femmes dans les métiers techniques. Quelle stratégie s’est révélée la plus efficace et quels résultats inattendus avez-vous observés ?
Tout a commencé par un changement de narration. Cette année, nous avons décidé de mettre en avant une femme sur nos supports de communication pour illustrer un métier traditionnellement masculin. Ce geste fort a permis de briser certains codes.
Nous avons ensuite amplifié cette dynamique : une newsletter 100% féminine, des portraits de femmes dans des rôles techniques ou de direction, des visuels puissants… Et surtout, une démarche de terrain. Nous sommes allés dans les lycées techniques, avons collaboré avec le MITD, participé à des forums, et activé le bouche-à-oreille, très efficace dans notre secteur.
Résultat inattendu mais enthousiasmant : les équipes masculines elles-mêmes encouragent aujourd’hui ces recrutements. Elles y voient une vraie valeur ajoutée, en efficacité comme en ambiance. Cela démontre que l’égalité n’est pas une question de quota, mais une dynamique vertueuse lorsqu’elle est accompagnée avec respect.
Avec des équipes réparties à l’international, comment Transinvest garantit-elle le transfert des compétences et des savoirs vers les équipes locales ?
Nous avons mis en place un système de binôme inversé : un jeune talent local accompagne un expert étranger ou senior pendant toute la durée d’un projet. Ce transfert de compétences est mutuel, les nouvelles générations apportent leurs idées, pendant que les plus expérimentés partagent leur savoir-faire.
Les expatriés sont chez nous pour une mission de 3 à 5 ans, avec une consigne claire : faire monter en compétence les équipes locales avant leur départ. Ce transfert s’accompagne de formations sur site, adaptées au terrain, à travers notamment des événements comme Café métier avec les jeunes. Encore une fois, cette approche est profondément ancrée dans notre vision Made in Moris : former localement pour exceller durablement.
Les ouvriers du BTP se méfient parfois des RH. Quelle est votre méthode la plus efficace pour instaurer la confiance ?
Chez Transinvest, les RH ne sont pas des bureaucrates : nous sommes sur le terrain. Nous écoutons sans juger, nous sommes présents sur les chantiers, et nous créons des espaces de parole libre.
La confiance repose sur trois choses : la présence, la régularité, et le respect de la parole donnée. Ce n’est pas une politique affichée qui fait la différence, mais une promesse tenue.
Résultat : nous sommes vus comme des partenaires du quotidien. Cette relation se construit dès l’onboarding, où chaque nouvel arrivant visualise son chemin de carrière. Même un ouvrier en début de parcours sait qu’il peut évoluer.
Quel mythe sur les RH dans la construction souhaitez-vous absolument déconstruire ?
Le mythe selon lequel les RH sont là uniquement pour sanctionner ou servir la direction. C’est faux. Chez nous, nous sommes là pour prévenir, accompagner, et faire grandir les collaborateurs.
Je compare souvent le recrutement à une relation : au début, on fait connaissance (l’entretien), puis on s’engage (le contrat). Mais si on n’entretient pas la relation, elle s’effrite. C’est pareil avec un salarié. Il faut l’écouter, le valoriser, lui donner un cap.
Y a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit : “C’est exactement pour ça que je fais ce métier” ?
Oui. Il y a des moments qui donnent tout leur sens à notre métier. Comme lorsque vous appelez une personne, après de nombreux refus, pour lui annoncer qu’elle a décroché un poste. La joie, la reconnaissance, l’émotion, ce sont des instants inoubliables. Ou encore lorsqu’un collaborateur vous remercie simplement pour votre écoute, votre présence, votre accompagnement. Ce sont ces échanges humains qui me rappellent pourquoi je fais ce métier.
Les RH ne sont pas là uniquement pour représenter la direction, nous sommes là pour tous : du stagiaire au directeur. Et bien souvent, ce sont les RH qui, en toute discrétion, défendent une évolution, une reconnaissance, un accompagnement. Parce que notre mission, c’est d’assurer que l’entreprise avance avec ses collaborateurs.
Si vous pouviez adapter une pratique RH issue d’un autre secteur au BTP, laquelle choisiriez-vous, et pourquoi ?
Je m’inspirerais du secteur technologique, notamment de la culture du feedback continu et d’une gestion centrée sur le sens du travail.
Dans la construction, les échanges restent souvent top-down. Pourtant, chaque manoeuvre, chef d’équipe ou ingénieur détient un savoir du terrain. Chez Transinvest, nous avons commencé à intégrer cette logique, en organisant des temps d’échange post-livraison et en mettant en place des outils de reconnaissance pour valoriser les initiatives individuelles.
Nous avons aussi emprunté au secteur de l’hôtellerie l’idée d’ambassadeurs internes : certains collaborateurs deviennent des relais RH et sécurité sur site. Cette approche renforce la proximité et la confiance.
Encore une fois, tout cela s’inscrit dans notre ADN Made in Moris : innover, oui, mais à partir de notre réalité mauricienne.
Selon vous, comment les RH peuvent-elles faire du secteur de la construction un pôle d’attraction pour les meilleurs talents ?
Il faut changer la perception du secteur, et cela commence de l’intérieur. Les RH doivent porter un nouveau récit : celui d’un secteur porteur de sens, d’innovation et d’impact.
Cela passe par :
● valoriser les infrastructures durables et les innovations techniques ;
● mettre en lumière de vrais parcours de progression ;
● construire un environnement où le sens, la sécurité et l’impact local sont les priorités.
Chez Transinvest, ce sont plus que des mots. Nous recrutons localement, intégrons les femmes dans les métiers techniques, formons en continu, et plaçons la sécurité au coeur de tout. Attirer les meilleurs talents, c’est une question de cohérence. Il faut des actes, des valeurs incarnées, et une promesse tenue au quotidien.
Transinvest Construction Ltd.’s Head of Communication and Talent Acquisition champions a bold, human-centric HR vision in construction. Committed to local excellence, she builds an inclusive, rewarding company culture daily.**1. Biggest, Unspoken Construction HR Challenge?**The lack of recognition for manual labor’s human and social value. We address this with sincere, on-the-ground communication, showcasing the faces, journeys, and skills of those building our island through videos and internal events. This reconnects us to the human element and our values: transparency, excellence, and profitability. This aligns with our Made in Moris commitment to Mauritian talent.
**HR Policy Preventing Workplace Incident?**
Listening to employees is crucial for a safe work environment. When a team member voiced concerns about working conditions, our policy valuing open communication and safety allowed us to react swiftly. This reinforced that trust, built on transparency, is essential for safety. We’ve since enhanced internal training and awareness campaigns.
**Impact of Local Recruitment?**
We prioritize local hiring for each project. This reduces turnover, accelerates skill development, and encourages community ownership, strengthening our local ties and our Made in Moris commitment.
**Strategy for Recruiting Women in Technical Roles?**
We started by changing the narrative, featuring a woman in a traditionally male role in our communications. We amplified this with a women-focused newsletter, profiles, and outreach to technical schools and collaborations. Unexpectedly, male teams now encourage these hires, recognizing the added value in efficiency and atmosphere.
**Ensuring Skills Transfer in International Teams?**
We use a reverse mentoring system where local talent partners with international experts throughout a project. Expatriates are tasked with upskilling local teams before their departure, complemented by on-site training. This aligns with our Made in Moris vision of developing local talent for sustainable excellence.
**Building Trust with Construction Workers?**
Our HR team is present on-site, listening without judgment, and creating open forums. Trust is built on presence, consistency, and keeping promises. We are seen as daily partners, with clear career paths visualized from onboarding.
**Construction HR Myth to Debunk?**
That HR only disciplines or serves management. We’re here to prevent issues, support, and help employees grow. Recruitment is a relationship that needs nurturing through listening and providing direction.
** »Why I Do This » Moment?**
The joy and gratitude when offering someone a job after rejections or a simple thank you for listening. These human connections remind me why I’m in HR. We advocate for employees, ensuring the company advances with them.
**HR Practice from Another Sector?**
Continuous feedback from the tech sector and a focus on meaningful work. We’ve started incorporating this by holding post-delivery discussions and recognizing individual initiatives. We also borrowed internal ambassadors from the hospitality sector to enhance on-site communication.
**Attracting Top Talent to Construction?**
Change the sector’s perception by showcasing its meaningfulness, innovation, and impact. This includes highlighting sustainable infrastructure, career progression, and prioritizing safety and local impact. At Transinvest, we prioritize local recruitment, integrate women into technical roles, provide continuous training, and emphasize safety.