
Le Festival AI4Good 2025 s’est conclu avec une cérémonie de remise des prix qui s’est tenue à l’atrium de Telfair le jeudi 22 mai 2025. Cette cérémonie a permis de célébrer le talent, la curiosité et la conscience sociale des jeunes participants âgés de 12 à 25 ans. Ces derniers ont mis l’intelligence artificielle au service d’un monde plus juste et plus inclusif.
Durant plusieurs semaines, les jeunes ont été invités à concevoir, seuls, un film court ou un jeu vidéo intégrant des outils d’IA autour de thématiques comme l’égalité, l’inclusion, l’environnement ou encore la solidarité. Les créations ont été jugées par un jury composé de Cédric Sookahet, Laetitia Lor, Patrice Canabady et Magali Virasamy-Hoquet. Trois lauréats ont été distingués dans chaque catégorie d’âge, dans les deux disciplines proposées : vidéo et jeu vidéo.
Ainsi, cette deuxième édition a rassemblé plus de 300 jeunes à Maurice, grâce à un réseau d’ateliers gratuits proposés dans les écoles publiques et privées, les associations locales, et à l’Institut français de Maurice. Ce dispositif pédagogique a permis à de nombreux jeunes de découvrir les usages créatifs de l’IA, tout en développant leur esprit critique, leur capacité à collaborer et leur sens des responsabilités.
Charlotte Govin, fondatrice du festival, a exprimé sa satisfaction à l’issue de cette nouvelle édition.
« Je suis incroyablement impressionnée par la créativité des jeunes et par leur capacité à se remettre en question, à tester de nouvelles technologies et à avoir cette envie d’être co-créateurs avec l’intelligence artificielle. Je pense qu’ils ont compris que c’était un levier de transformation et qu’ils y sont déjà. Et c’est une sacrée leçon pour nous qui sommes un peu plus vieux de voir cette jeunesse s’emparer de cette technologie. Je retiens cette envie d’y aller, cette motivation, une créativité qui déborde sur tous les styles. On l’a vu aussi au Lycée Labourdonnais, qui nous a montré qu’il était possible de partir de dessins et de faire des aventures artistiques exceptionnelles. On l’a vu sur les jeux vidéo, avec une immersion au niveau des histoires qui était assez dingue, et j’ai trouvé les scénarios très poussés. Maurice a ouvert la première cérémonie locale de remise des prix. On a 7 pays de la région océan Indien, bientôt 8, qui vont participer. L’idée, c’est qu’on permette à tous les pays d’être exposés, de montrer les talents en Afrique, mais aussi en Océanie, et qu’on continue de construire et de permettre aux jeunes talents, quel que soit le pays, de partager et de profiter de ces outils d’intelligence artificielle. Je reprendrai aussi ce qu’ont dit plusieurs cinéastes présents dans la salle ce soir. Ils étaient au premier abords très inquiets de se dire : “Est-ce que, finalement, ça va remplacer les films de demain ?” Mais ce qu’ils voient, ce sont des pépites qui utilisent ça comme un outil et qui ont très envie de co-créer avec eux, de les embarquer, et de pouvoir aller plus loin dans l’animation, dans la création, et de pousser les idées de scénarios. On a eu de très belles créations. »
Parmi les moments marquants de cette édition 2025, le festival a affirmé sa volonté de favoriser l’inclusion des filles dans les filières scientifiques et technologiques. Plusieurs ateliers leur ont été spécifiquement dédiés, et des intervenantes engagées ont partagé leur parcours pour montrer que l’intelligence artificielle n’était pas un domaine réservé à quelques initiés, mais un terrain d’expression ouvert à toutes et à tous.
« Je suis très satisfaite de cette nouvelle édition parce qu’on a eu beaucoup plus de monde. On a eu plus de 300 participants mais on a touché un peu plus de 400 jeunes dans les établissements et à travers l’Institut français. Le seul bémol fut la participation des filles, dont nous voulons renforcer l’implication dans la tech. L’égalité des chances commence là aussi et il faut qu’on ait plus de jeunes filles qui osent s’inscrire à ce genre de concours. Pour l’année prochaine, on envisagera une cérémonie encore plus grande et davantage de participants. Cela toujours avec la bonne humeur et la convivialité autour de l’IA. Ce que je retiens, c’est qu’il faut donner la parole aux jeunes, il faut leur faire confiance et il faut des initiatives comme ça pour qu’ils puissent s’exprimer. Malgré tout, dans leur création, on ressent quelquefois leur peur, leur crainte ou leurs espoirs. Il faut leur laisser la parole », a déclaré Catherine Paya, directrice du festival pour Maurice et Marraine de Madagascar et des Comores.
Avec cette édition 2025, AI4Good confirme sa vocation de laboratoire d’idées pour une jeunesse mauricienne connectée, inventive et consciente des défis de demain. La mobilisation des partenaires, des enseignants, des associations et des familles a une fois de plus démontré qu’il est possible de construire ensemble une culture numérique éthique, accessible et inclusive.
L’équipe d’AI4Good donne déjà rendez-vous pour l’édition 2026, avec la même ambition : placer l’intelligence artificielle au service du bien commun, et donner aux jeunes les moyens de devenir les créateurs du monde qu’ils souhaitent habiter.
La parole à
Bastien
Bastien de la Gournerie, gagnant de la catégorie Pixel Explorers (12-15 ans) :
« J’ai eu envie de participer parce que la première édition m’avait beaucoup plu. Aussi, parce que l’IA s’améliore tellement que ça devient indispensable maintenant. Je me dis pourquoi ne pas déjà apprendre à travailler avec les IA, même si je suis jeune, comme ça, dans le futur, cela pourrait beaucoup m’aider. Ma vidéo racontait deux thèmes. Le premier, c’est la dépendance aux écrans ; les gens restent trop scotchés à leur écran. Ils sont sur les écrans en regardant la vie des autres, alors qu’on vit à Maurice, qui est un paradis. Et deux, c’est la dépendance aux IA et ne pas pouvoir se débrouiller par soi-même. On peut travailler avec les IA, mais il ne faut pas que ce soit l’IA qui travaille à ta place. Le jour où il n’y aura plus d’IA, on ne pourra plus rien faire par soi-même. J’ai beaucoup aimé faire les vidéos, et dans les nouvelles mises à jour des IA, il y a désormais la continuité qui simplifie beaucoup les choses. »
Shahil
Shahil Rehoboth Chooneea, gagnant de la catégorie Code Breakers (16-19 ans) :
« Mon enseignant en informatique m’a encouragé et m’a dit que j’avais le potentiel de gagner, car j’avais la créativité nécessaire pour créer une bonne histoire et un bon film. Je voulais aussi mettre à profit mes connaissances en montage et en cinéma pour un défi aussi ambitieux que ce concours. Le thème que j’ai choisi pour ce concours était “Superhero everyday”. Enfant, j’étais un grand fan de films de super-héros, je savais donc déjà ce qu’était une bonne histoire de héros et c’est pourquoi j’ai choisi ce thème. En choisissant ce thème, j’ai développé une idée d’histoire qui, selon moi, était la meilleure. C’est d’ailleurs sur cette même idée que s’appuie mon court-métrage. »
Vidhee
Vidhee Mira Devi Nugessur Seechurn, 21 ans, catégorie Future Directors (20-25 ans) :
« Ce qui m’a poussée à participer au festival AI4Good, c’est avant tout l’envie de mettre en avant une idée qui utilise l’intelligence artificielle pour protéger et aider les gens dans des situations réelles. Le thème “Superhero Everyday” m’a inspirée à imaginer une IA silencieuse mais puissante, qui agit dans l’ombre pour sauver des vies. Aujourd’hui, je me sens fière et reconnaissante. Cette expérience m’a permis de sortir de ma zone de confort, d’explorer ma créativité, et surtout, de donner vie à un message important à travers un court-métrage. J’ai choisi de représenter ce thème à travers deux figures de héros du quotidien : l’intelligence artificielle et les forces de l’ordre. Dans mon court-métrage, l’IA agit discrètement en arrière-plan : elle surveille, analyse les signes de danger, enregistre les preuves, et envoie une alerte en temps réel. En parallèle, la police intervient rapidement pour neutraliser la menace et sauver la victime. J’ai voulu montrer que le courage ne se limite pas à des superpouvoirs. Aujourd’hui, la technologie et les humains peuvent collaborer pour devenir les héros silencieux de tous les jours. »
Gurvan
Gurvan Blanchet, gagnant dans la catégorie Jeux Vidéo :
« J’ai toujours voulu participer à ce festival mais je n’entrais pas dans la tranche d’âge. Cette année, j’ai eu l’occasion de le faire et je me suis lancé. Je veux créer des jeux vidéo, mais je n’ai jamais pu parce que je n’avais aucune connaissance en code. Je me disais que c’était beaucoup trop difficile. Ça paraissait presque inaccessible pour moi. Je suis illustrateur de base. Je suis venu avec un jeu qui s’appelle Noctis Veil. J’ai été fortement inspiré par Blade Runner, l’original de 1982. C’est un style d’univers qui me passionne. J’aime beaucoup le côté pixélisé, granuleux. Pas pixel art mais vraiment quelque chose de rétro-futuriste. Ça s’appelle de l’aesthetic analogue. Je voulais vraiment aller dans ce style-là. »
La parole au jury
Cédric Sookahet
Cédric Sookahet, fondateur de la plateforme Geekin’ Moris:
« En tant que jury, je trouve que l’initiative est vraiment bonne. L’intelligence artificielle prend une place très importante dans nos quotidiens aujourd’hui et il est important pour les plus jeunes de s’habituer à ces technologies parce qu’à la vitesse à laquelle ça évolue, on ne sait pas où sera le monde dans cinq ans, dans dix ans. Au niveau du festival AI4Good, on se concentre beaucoup sur tout ce qui est storytelling visuel, mais à travers cela, les jeunes apprennent à utiliser les outils et pourront les utiliser pour d’autres fonctions. Ce qui est donc vraiment une très bonne initiative. J’étais heureux de pouvoir être juré et d’être un peu au premier rang pour visionner un peu toutes les créations. Cela n’a pas été simple de donner des points, surtout pour les jeux vidéo, où c’était quand même très serré, mais en général, je trouve que c’est une bonne expérience. »
Laetitia Lor
Laetitia Lor, Education Coordinator à Rubika et cofondatrice de The Third Dot :
« Je travaille dans l’animation tous les jours. Je dirige une école avec des élèves qui sont en formation et qui font des films d’animation sans l’intelligence artificielle, et j’étais intéressée de voir l’approche des jeunes d’aujourd’hui avec l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la création artistique. J’ai vu qu’il y avait énormément de travail engagé. J’ai vu que la jeunesse avait envie de s’exprimer. J’ai vu qu’ils avaient des messages. Après, il y a des choses où on voit que les étudiants sont encore des élèves débutants. Mais en même temps, je trouve que c’est hyper encourageant pour la scène artistique locale d’avoir des enfants qui, depuis le plus jeune âge, ont envie de créer et de faire passer un message. »
Krystel Magali Virasamy-Hoquet
Krystel Magali Virasamy-Hoquet, artiste et enseignante :
« Je suis artiste d’art visuel. Je suis venue pour la première édition et j’étais très sceptique par rapport à l’intelligence artificielle. C’est la curiosité qui m’a poussée à participer au festival. Je retiens qu’on ne peut pas remplacer l’humain. L’IA est un outil, c’est pour nous aider justement à la création. On a pu voir qu’il y a des choses qui se répètent dans les projets, d’où l’importance de la créativité, de créer et d’utiliser l’IA uniquement comme un outil pour aider. »
Patrice Canabady
Patrice Canabady, réalisateur :
« On m’a approché pour être jury, donc j’ai répondu présent. J’avais assisté l’année dernière à la première édition. Je m’intéresse un petit peu à ce qui se fait dans l’aspect création, que ce soit surtout dans l’audiovisuel parce que je suis réalisateur. Cette année, l’évolution, elle est différente. Pour moi, c’est une expression artistique. La technologie, elle est là. Elle nous tombe dessus. On n’a pas demandé d’avoir l’intelligence artificielle et on doit faire avec. Maintenant, ce que ça va faire sur le plan artistique, c’est sûr, ça va apporter des choses. »
The AI4Good Festival 2025 concluded with an awards ceremony at the Telfair atrium on Thursday, May 22, 2025, celebrating the talent and social awareness of young participants (ages 12-25) who used AI for a more just and inclusive world.
Over several weeks, participants designed AI-integrated short films or video games addressing equality, inclusion, the environment, or solidarity. A jury including Cédric Sookahet, Laetitia Lor, Patrice Canabady, and Magali Virasamy-Hoquet judged the creations and awarded three winners in each age category for both video and video game submissions.
This second edition brought together over 300 Mauritian youths through free workshops in schools, local associations, and the Institut Français de Maurice. This program allowed many to discover AI’s creative uses while developing critical thinking, collaboration, and responsibility.
Festival founder Charlotte Govin expressed satisfaction: « I’m incredibly impressed by the creativity of young people. Maurice hosted the first local awards ceremony, with seven (soon to be eight) Indian Ocean countries participating, showcasing talent from Africa and Oceania, empowering young talents to share and benefit from AI tools. »
Catherine Paya, festival director for Mauritius, highlighted the need to encourage more girls in STEM fields: « We had over 300 participants but reached over 400 youths in institutions and through the Institut Français. We want to strengthen the involvement of girls in tech. Equal opportunity starts here. »
AI4Good 2025 reaffirmed its role as a hub for innovative ideas for Mauritius’ connected and inventive youth.
**Testimonials**
* **Bastien de la Gournerie (Pixel Explorers winner):** « I wanted to learn to work with AI early to help me in the future. My video explored screen dependency and relying too much on AI. »
* **Shahil Rehoboth Chooneea (Code Breakers winner):** « My IT teacher encouraged me to enter. My film’s theme was ‘Superhero Everyday,’ inspired by my childhood love for superhero movies. »
* **Vidhee Mira Devi Nugessur Seechurn (Future Directors winner):** « I wanted to highlight how AI can protect and help people. My film showed AI and law enforcement as everyday heroes. »
* **Gurvan Blanchet (Video Game category winner):** « I’ve always wanted to create video games but lacked coding knowledge. I created ‘Noctis Veil,’ inspired by Blade Runner. »
**Jury Feedback**
* **Cédric Sookahet:** « AI is crucial, and it’s important for young people to adapt to these technologies. The festival focuses on visual storytelling, teaching the youth to use AI for other functions which is a good experience. »
* **Laetitia Lor:** « I was interested to see the approach of young people today with the use of artificial intelligence for artistic creation. I saw that there was a lot of work involved. I saw that the youth wanted to express themselves. »
* **Krystel Magali Virasamy-Hoquet:** « AI is a tool to aid creation, emphasizing creativity. »
* **Patrice Canabady:** « Technology is here, and we must adapt. It will bring new things to artistic expression. »
The AI4Good team looks forward to the 2026 edition, aiming to use AI for the common good and empower youth to shape their desired world.