
Le premier Budget du nouveau gouvernement donne le ton d’un rééquilibrage budgétaire et d’une transformation prudente – mais tout dépendra désormais de l’exécution et de la discipline. Face à une situation budgétaire critique, le Premier ministre et ministre des Finances, Dr Navinchandra Ramgoolam a donné une lecture critique de l’héritage budgétaire et affiché une volonté ferme de réorienter la politique économique du pays. Ce budget se veut résolument correctif.
Le contexte est préoccupant : une dette publique atteignant 90 % du PIB, un déficit budgétaire en forte hausse et les cicatrices fiscales des interventions monétaires durant la pandémie pèsent lourd sur les comptes de la nation. Pourtant, au lieu d’éviter ces chiffres, Dr Ramgoolam les place au cœur du discours – une stratégie à la fois rhétorique et politique, qui prépare le terrain pour un programme de redressement.
Ce budget repose sur trois piliers – renouveau économique, nouvel ordre social et consolidation fiscale. Ensemble, ils visent à faire évoluer le pays d’un modèle basé sur la consommation vers une économie axée sur l’investissement et l’innovation – avec la crédibilité et l’exécution comme conditions essentielles. L’objectif est clair : redonner confiance aux marchés et aux partenaires économiques.
Sur le plan fiscal, l’engagement de ramener la dette publique à 75 % du PIB durant le mandat, puis à 60 % à plus long terme, est ambitieux. Le ministre des Finances a évité d’augmenter la TVA – choix politiquement sensible – en préférant élargir l’assiette fiscale, réduire les exonérations et introduire de nouvelles contributions sur les hauts revenus et les secteurs les plus rentables.
Mais il faut le reconnaître : il s’agit d’un budget à forte pression fiscale, particulièrement pour les entreprises et les contribuables les plus aisés. Cette posture budgétaire rigoureuse répond à un impératif : éviter une dégradation de la note souveraine. L’enjeu principal est désormais de restaurer la confiance macroéconomique, afin que les futurs budgets puissent s’éloigner de l’austérité pour ouvrir la voie à de nouvelles opportunités.
The new government’s first budget signals fiscal rebalancing and cautious transformation, dependent on execution and discipline. Confronting a critical fiscal situation, Prime Minister Ramgoolam presented a candid assessment of the inherited budget and a commitment to redirecting economic policy, framing this budget as resolutely corrective.
Highlighting a concerning context of 90% public debt-to-GDP ratio and a rising deficit exacerbated by pandemic-era monetary interventions, Ramgoolam strategically used these figures to introduce a recovery program.
The budget rests on economic renewal, social reform, and fiscal consolidation, shifting the country from a consumption-based model to one driven by investment and innovation, with credibility and execution as key. The aim is to restore confidence among markets and economic partners.
The commitment to reduce public debt to 75% of GDP during the term and further to 60% long-term is ambitious. Avoiding a politically sensitive VAT increase, the Finance Minister opted to broaden the tax base, reduce exemptions, and introduce new contributions on high incomes and profitable sectors.
This budget imposes significant fiscal pressure, especially on businesses and wealthier taxpayers, driven by the imperative to maintain the sovereign credit rating. The primary challenge is restoring macroeconomic confidence, enabling future budgets to move beyond austerity and create new opportunities.