
Dans les semaines ayant suivi les élections de 2024, le Premier ministre et ministre des Finances, Dr Navinchandra Ramgoolam, annonçait sans détour l’ampleur des difficultés budgétaires : dette en spirale, déficit commercial croissant, chute accélérée de la roupie et pressions inflationnistes.
Si Moody’s a maintenu la note « Investment Grade » de Maurice – une performance rare dans la région – elle a néanmoins souligné l’urgence des réformes fiscales.
Profitant du début de son mandat, le gouvernement a pris des mesures audacieuses, parfois impopulaires : contribution équitable des hauts revenus, taxation renforcée des grandes entreprises et des banques, fiscalité accrue sur les investissements immobiliers étrangers, et relèvement progressif de l’âge d’éligibilité à la pension de base à 65 ans.
Ce budget marque un virage : Maurice abandonne un modèle basé sur la consommation au profit d’investissements ciblés et durables. Parmi les priorités : 30 milliards de roupies pour le secteur de l’énergie, relance de l’économie bleue, programme « Waste-to-Wealth », développement des industries créatives et d’un tourisme durable.
L’Intelligence Artificielle (IA) et la digitalisation occupent une place centrale. Une unité dédiée à l’IA au ministère des Finances pilotera la transition numérique du pays, en diffusant une culture technologique dans l’administration publique.
Les fonds issus de l’accord sur les Chagos (165 millions de livres par an) seront utilisés avec stratégie : combler les déficits à court terme, mais surtout alimenter un Fonds du Futur pour des investissements dans la sécurité alimentaire, l’énergie propre, l’économie bleue et les start-ups à partir de 2028.
Le secteur financier, moteur historique de la croissance, se projette vers la gestion privée avec l’introduction du bullion banking et un cadre simplifié pour les family offices.
Maurice, fidèle à sa résilience, relève une fois encore le défi de la transformation.
Following the 2024 elections, Prime Minister Navinchandra Ramgoolam acknowledged significant budgetary challenges: escalating debt, a widening trade deficit, a rapidly depreciating rupee, and inflationary pressures.
While Moody’s maintained Mauritius’s investment-grade rating, they stressed the urgency of fiscal reforms.
Capitalizing on its new mandate, the government implemented bold measures, including increased contributions from high-income earners, higher taxes on large corporations and foreign real estate investments, and a gradual increase in the retirement age to 65.
This budget signifies a shift from consumption to targeted, sustainable investments, prioritizing energy (30 billion rupees), the blue economy, a « Waste-to-Wealth » program, creative industries, and sustainable tourism.
Artificial Intelligence (AI) and digitalization are central, with an AI unit at the Ministry of Finance leading the country’s digital transition.
Funds from the Chagos agreement (165 million pounds annually) will address short-term deficits and, from 2028, fuel a Future Fund for investments in food security, clean energy, the blue economy, and startups.
The financial sector will focus on private wealth management through bullion banking and simplified regulations for family offices.
Mauritius demonstrates its resilience by tackling transformation once again.