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Il faut réhabiliter Bradley Vincent !

La communauté des sportifs se prépare avec détermination dans la perspective des Jeux des Iles de l’Océan Indien. Déjà, nos footballeurs ont ramené les spectateurs Mauriciens dans les stades et nous ont gratifié de performances qui indiquent un renouveau certain du Club M.

Nos boxeurs s’imposent en Afrique, les performances de Lararaudeuse donnent de réels espoirs à la population mauricienne qui se prépare à soutenir ses athlètes.

Mais une tâche enlaidit cette merveilleuse fresque que dessine la communauté des athlètes : la tâche du silence honteux au sujet du cas de Bradley Vincent.

La sanction qui avait été prise à l’encontre du nageur Bradley Vincent était celle du bannissement de toute compétition durant trois ans. A ce jour, le comité national olympique s’est abstenue d’indiquer la règle, ou les règles auxquels Bradley Vincent aurait contrevenu. Les raisons évoquées par cette instance indiquent seulement la manière dont ses membres auraient perçu les absences, ou le retard plutôt, des athlètes à une cérémonie protocolaire. Nous savons aujourd’hui que cette perception était accentuée en sa défaveur puisque le jeune nageur s’était enquis des allocations non-versées à ses camarades.

Au-delà de cette perception du CNO, les détails qui ont surgi dans la presse indiquent que les athlètes mis en cause ne seraient même pas responsables des fautes qui leur sont imputées. En effet, tout semble indiquer que les responsabilités de ce retard sur les lieux de la cérémonie protocolaire devraient plutôt être imputées aux accompagnateurs qui auraient failli dans l’organisation appropriée du transport.

Bradley Vincent est le seul, de tous ceux qui sont arrivés en retard à ladite cérémonie protocolaire, à avoir écopé de cette sanction barbare. Outre cette mesure discriminatoire, on notera que ni lui, ni ses amis athlètes n’ont fait l’objet de reproches pour des manquements aux règles de leur sport. En effet, il n’est pas question de dopage, de tricheries, d’attitudes non-sportives envers d’autres athlètes. Rien de ce que l’on pourrait qualifier de faute grave et qui auraient justifié des sanctions très sévères.

Personne ne peut ignorer la somme de sacrifices et tout ce qui doit être mis en oeuvre pour qu’un athlète atteigne le niveau de Bradley Vincent. Si l’on souhaite que d’autres athlètes continuent d’améliorer leurs performances pour atteindre ce niveau d’excellence, la sanction prise à l’encontre de Bradley Vincent relève tout simplement du non-sens. Car, tout ce que cette décision signifie, c’est qu’aucun athlète n’est à l’abri des sanctions absurdes et grotesques du CNO à partir du moment où un officiel se sentirait froissé par une interpellation. Est-ce que de telles personnes seraient effectivement habilités à assurer l’accompagnement de sportifs de haut-niveau ?

L’île Maurice demeure choquée par la cruauté d’une telle décision. Mais il y a plus choquant encore : le ministre des sports peut-il continuer à se murer dans le silence face à la barbarie que représente une telle sanction ? Parce qu en se taisant, il engage la population mauricienne dans ce silence complice.

Nous savons qu’il est possible de faire appel de cette décision en recourant à l’instance arbitral du Comité International Olympique, mais Bradley Vincent n’a pas les ressources financières nécessaires pour s’engager dans une telle procédure à Genève. En revanche, la manière dont il a défendu et porté haut les couleurs de l’île Maurice ne le rend-il pas éligible pour que son pays le défende à son tour ?

En Avant Moris estime que, ni le ministre des Sports, et encore moins les parlementaires, ne peuvent rester silencieux et laisser prendre des décisions d’une ampleur telle qu’elle compromet l’avenir d’un athlète pour des motifs qui n’ont rien à faire avec le sport. Il n’y a là rien d’honorable.

Alors que nos athlètes offrent les plus belles années de leur jeunesse pour représenter notre nation dans les compétitions internationales, l’honneur exige qu’ils soient défendus et protégés jusque dans les plus hautes instances.

Lorsque le devoir exige de protéger nos représentants les plus valeureux, tous ceux qui se reconnaissent comme d’honorables représentants du peuple ne peuvent se réfugier dans le silence honteux des lâches.

Il faut réhabiliter Bradley Vincent, et lui permettre de s’engager pour continuer à représenter notre pays avec honneur.

Patrick Belcourt
Leader
En Avant Moris

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